Le conflit social se durcit chez Caterpillar Gossellies
RTBF.BE INFO
Caterpillar à Gosselies
10.06.10 – 11:56
Les travailleurs sont à nouveau repartis en grève ce matin pour 24 h. La direction de Caterpillar Belgium dénonce de son coté la position très rigide des syndicats et l’ampleur prise par leur mouvement de grève.
Deux journées entières de grève et une demi-journée hier ont perturbé l’entreprise, depuis le déclenchement du conflit, vendredi dernier. Le mouvement de grogne des travailleurs prend de l’ampleur et il inquiète. Jean-Paul Faure, administrateur délégué de Caterpillar Belgium : « La situation à laquelle nous sommes confrontés n’est pas habituelle. Elle appelle – de notre part – beaucoup d’incompréhension, beaucoup d’inquiétude dans la mesure où nous sommes devant un blocage quasiment total.«
Blocage dans des négociations en cours depuis trois mois, principalement autour d’une revalorisation salariale de tous les ouvriers. Pourtant, affirme la direction, des propositions ont été faites en ce sens. Jean-Paul Faure : « Nous avons annoncé un ‘step’ de rémunération pour l’ensemble du personnel, et d’un deuxième step pour tous les gens embauchés plus récemment, soit à peu près une petite moitié du personnel ouvrier sur le site. Ca, c’est quelque chose de significatif.«
Significatif mais pas suffisant pour les syndicats qui refusent de poursuivre les négociations sans une geste fort de la direction. « Je comprends les difficultés qui existent, je comprends l’angoisse des travailleurs vis-à-vis de l’économie européenne qui se dégrade. Mais ne cassons pas ce que l’on a construit ensemble, on a fait en sorte que l’usine de Gosselies soit l’un des sites de Caterpillar où l’on a le moins restructuré ces dernières années. Ne faisons pas des erreurs, des bêtises qui feraient que l’on devienne l’usine la plus restructurée après la crise.«
Et d’affirmer que l’usine de Gosselies est l’une du groupe Caterpillar qui a été le moins restructurée pendant la crise… La direction se prête à poursuivre des négociations, mais dans un cadre raisonnable et serein.
Et la fédération patronale Agoria a également tenu à réagir aux récents débrayages des ouvriers de l’usine. Elle condamne les revendications salariales et arrêts de travail qui violent, selon elle, les accords collectifs. Avec « des conséquences économiques et pour l’emploi catastrophiques« .