LEMONDE.FR avec AFP | 09.06.10 | 09h54
Des heurts ont éclaté lundi dans une usine à capitaux taïwanais de l’est de la Chine dont les quelque deux mille employés s’étaient mis en grève pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail. Une cinquantaine d’employés de KOK, spécialisé dans les pièces en caoutchouc pour voitures notamment, ont été blessés, dont cinq grièvement, dans des affrontements avec des gardes de sécurité locaux qui tentaient de les empêcher de manifester dans la rue, à Kunshan, une ville de la province du Jiangsu, a affirmé le China Daily.
Un porte-parole de KOK Machinery joint par l’AFP mercredi a indiqué que le travail avait repris normalement et n’a pas voulu commenter cette affaire, affirmant que l’entreprise était en train de l’étudier. Les autorités locales n’ont pas non plus souhaité répondre dans l’immédiat, confirmant simplement la reprise des activités de l’usine.
MONTÉE DE LA CONTESTATION SOCIALE
Cette grève intervient alors que plusieurs affaires ont mis en évidence une montée de la contestation sociale au sein des ouvriers chinois, touchant à chaque fois des entreprises à capitaux étrangers. Les conditions de travail des ouvriers en Chine et leur rémunération ont été largement débattues ces dernières semaines après une série de suicides dans les usines chinoises du taïwanais Foxconn, fabricant de composants technologiques pour les plus grandes marques de la planète comme Apple, Dell, Sony et Hewlett-Packard.
Foxconn a annoncé une hausse des salaires de près de 70 % de ses employés chinois à compter du 1er octobre, qui passeront en moyenne de 1 200 yuans à 2 000 yuans (245 euros). Parallèlement, les usines d’assemblage du constructeur automobile japonais Honda ont été paralysées plus d’une semaine, jusqu’à vendredi dernier, par une grève au sein de l’usine de pièces détachées. A peine le conflit résolu par une augmentation de salaire de 24 %, une nouvelle grève a éclaté lundi dans une coentreprise établie par une filiale de Honda, à Foshan (Sud). Enfin selon les médias de Taïwan, une grève a récemment touché un autre taïwanais, le fabricant de composants pour téléphones Merry Electronics, qui y a mis fin rapidement en relevant les salaires dans son usine de Shenzhen (Guangdong) de 16,7 %.