mercredi 1 septembre 2010 12h37
BOSTON, 1er septembre (Reuters) – Les dirigeants des groupes américains qui ont le plus licencié pendant la récession ont touché un salaire significativement plus élevé que les autres, selon une étude publiée mercredi.
Les dirigeants des 50 sociétés américaines ayant remercié le plus de salariés entre novembre 2008 et avril 2010 ont été en moyenne rémunérés à hauteur de 12 millions de dollars (9,4 millions d’euros) en 2009, soit 42% de plus que la moyenne des dirigeants du Standard & Poor’s 500 .SPX, selon cette étude de l’Institut des études politiques, un groupe de réflexion basé à Washington. Parmi les entreprises mentionnées par l’étude figurent des groupes durement frappés par la crise, comme le constructeur automobile General Motors [GM.UL] et la banque Citigroup (C.N: Cotation), mais également des groupes moins affectés comme l’opérateur télécoms Verizon Communications (VZ.N: Cotation) ou le numéro un mondial des engins de chantier Caterpillar (CAT.N: Cotation).
L’étude révèle également que 72% des entreprises ont procédé à des suppression d’effectifs alors même qu’elles enregistraient une progression de leur bénéfice.
« On croit souvent qu’un patron qui supprime de nombreux emplois est un homme courageux, qui prend les décisions difficiles mais nécessaires pour assainir le groupe, et que ce sera une bonne chose pour le bénéfice net », commente Sarah Anderson, qui a élaboré l’étude.
« Nous essayons d’encourager les gens à penser sur le long terme, ajoute-t-elle. Un licenciement massif implique toutes sortes de coûts, en termes de problèmes moraux pour les salariés maintenus à leur poste, en terme du moment où l’on pourra réembaucher et former les salariés si le contexte s’améliore (…) Il s’agissait donc plutôt d’accroître les bénéfices sur le court terme et de remplir les poches des dirigeants », explique-t-elle.
Le salaire des dirigeants des 50 entreprises qui ont le plus licencié a progressé de 7% en 2009, alors que sur l’ensemble des groupes étudiés, il a reculé de 11%.
(Scott Malone, Catherine Monin pour le service français, édité par Danielle Rouquié)