Pour les salariés, les efforts consentis durant la crise n’ont pas été récompensés
31 janvier 2011
Les salariés français estiment, pour les trois quarts d’entre eux (76 %), avoir fourni, pendant la crise, plus d’efforts pour maintenir la compétitivité de leur entreprise. Mais ils sont tout aussi nombreux (76 %) à considérer qu’ils n’ont pas été “payés” en retour, notamment au niveau salarial.
C’est ce qui ressort d’une récente étude réalisée par l’Ifop pour le compte de la société Methys, et intitulée “Les salariés et la performance après la crise”.
“Il y a un sentiment, chez les salariés, d’un marché de dupes en sortie de crise et cela vient s’ajouter à des frustrations anciennes sur les salaires et le pouvoir d’achat “, indique Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion et Stratégies d’entreprise de l’Ifop.
Les efforts fournis pendant la crise pour maintenir la performance de l’entreprise sont jugés “très bien récompensés” par 2% des salariés interrogés et “bien récompensés” par moins d’un quart d’entre eux (24 %).
A contrario, 34 % des personnes interrogées estiment avoir été “mal récompensées”. Et, surtout, elles sont 42 % à déclarer “ne pas avoir été récompensées du tout“.
L’Ifop souligne, pour cette dernière catégorie, que le score est très élevé dans les services (46 %), ainsi que parmi les personnes âgées de plus de 50 ans (47 %) et au sein des professions intermédiaires (49 %).
Dans sa note de conjoncture de décembre 2010, l’Insee indiquait qu’en 2010, le salaire mensuel de base (le chiffre qui figure sur la première ligne du bulletin de paie) devrait avoir progressé de 1,8 %, contre 2,2 % en 2009.
En termes réels, compte tenu de l’inflation, la hausse n’aurait été que de + 0,6 % en 2010 après + 2,8 % en 2009.
NB : l’étude Ifop a été réalisée du 20 au 29 décembre 2010 auprès d’un échantillon de 1 000 salariés, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.