
mardi 1er mars 2011, par Frédéric Dayan
Les salariés et le syndicat Cgt de cette ntreprise d’intégration électronique (sous-traitante d’Alcatel, Etrali…) de Brest viennent d’obtenir une belle victoire pour leur emploi.
En juillet 2010, l’entreprise était vendue par son propriétaire le groupe Jabil (groupe américain de sous-traitance électronique de plus de 100 000 salariés dans le monde) au fond d’investissement américain Mercatech.
Rapidement, il s’est avéré que ce fond a mis la société et ses salariés en situation périlleuse quant à la pérennisation de l’activité et des emplois.
Jabil avait fait preuve de légèreté en n’enquêtant pas sur les véritables intentions de Mercatech. Celui-ci a vidé les 12 millions de dollars restant dans la trésorerie dès le jour de la vente et a annoncé très rapidement qu’il ne tiendrait pas ses engagements. L’activité industrielle et les projets de diversification présentés aux salariés et aux représentants du personnel, au moment de la reprise, disparaissaient et l’entreprise était au bord du dépôt de bilan.
Le personnel avec toute la Cgt s’est battu pendant huit mois pour exiger la réintégration dans le groupe Jabil ou chez le donneur d’ordre le groupe Alcatel. Bataille difficile au moment où d’autres ne militaient que pour un plan de licenciement rapide.
Une procédure juridique est engagée par la Cgt et par le CE. L’audience aura lieu le 16 mars 2011 au TGI de Brest.
Des débrayages, des assemblées générales, des actions sont organisés.
Des interventions auprès des pouvoirs publics sont entreprises, notamment auprès de la préfecture et du ministère de l’Industrie. Une large coopération entre l’ensemble des structures de la Cgt permet de mettre tous les leviers en œuvre pour organiser la bataille.
Au bout de huit mois, face à la mobilisation, le site Brestois est réintégré chez Jabil. C’est une première que de voir un groupe mondial américain contraint de revenir sur une décision qui signifiait la fin de l’emploi dans l’électronique à la pointe de la Bretagne.
» Cette première victoire donne confiance, commente l’union locale CGT de Brest. Elle ouvre de nouvelles perspectives. Aujourd’hui, la Cgt exige notamment d’avoir un droit de regard sur la reprise notamment pour ce qui concerne le projet industriel.
D’évidence, la mobilisation a payé. Elle montre qu’il est possible de gagner sur l’avenir industriel et le développement de l’emploi.
Dans cet esprit la Cgt dans le territoire de Brest entend organiser des « assises de l’électronique » au printemps 2011. «