SKF : des salariés dans le flou
La récente annonce d’un recours au chômage partiel au sein de SKF à Avallon a fait grand bruit au sein de l’usine de couronnes d’orientation (lire notre édition du 17 février).
« Les 240 salariés sont très inquiets », expliquent les représentants syndicaux de la CGT et de l’Unsa. Première conséquence à court terme : d’après leurs calculs, ces arrêts programmés devraient « faire perdre en moyenne près de 150 euros par mois » à chaque salarié.
L’annonce de la fermeture de l’usine d’Avallon, pour une durée moyenne d’une vingtaine de jours au cours du premier semestre, s’explique par une baisse d’activité.
« Un engagement sur la pérennité du site »« Pourtant, des bagues sont toujours usinées en sous-traitance. Leur rapatriement aurait pu compenser une partie de la sous-charge », considèrent les syndicats. Ces derniers souhaitent un engagement de la direction via notamment le recours à l’activité partielle de longue durée (APLD). « La situation s’apparente à celle que nous avons connue en 2009. À cette époque, la direction avait opté pour cette convention, garantissant aux salariés une indemnisation du chômage partiel plus importante mais surtout l’absence d’un plan social pendant la période. L’APLD, ce serait un engagement sur la pérennité du site. »
Ne pas se faire mangerLes représentants des salariés veulent regarder au-delà de la période de chômage partiel et font état d’un certain malaise au sein de l’entreprise. « Les perspectives d’avenir des salariés ne sont malheureusement pas très claires. Nous restons très prudents, car il faut faire attention à ne pas se faire manger. Des roulements destinés à Caterpillar Grenoble sont importés du site de Dalian Chine. Il faut savoir que ces roulements étaient auparavant fabriqués à Avallon. »
Bien au-delà du site d’Avallon et des frontières de l’Hexagone, les syndicats redoutent une certaine stratégie du groupe : développer des produits au niveau local qui seront ensuite fabriqués ailleurs. « Une délégation de la direction est actuellement en Inde pour démarcher localement (sous-traitants, procédés de fabrication), avant la mise en fabrication, indiquent les syndicalistes de la CGT et de l’Unsa. Une équipe d’opérateurs d’Avallon est même prévue pour aller aider à la mise en route de chaînes de fabrication comme cela avait été fait pour le site de Dalian. On transfère par la même occasion notre savoir-faire.
Marc Charasson