Caterpillar : Champion du monde de la précarité et de la flexibilité
Caterpillar : Champion du monde de la précarité et de la flexibilité
Contre la précarisation du travail,
embauche immédiate des salariés CDD et Intérim!
Grenoble, le 14 octobre 2011
Dans un communiqué récent, Caterpillar, le géant de l’équipement industriel, a annoncé qu’il avait augmenté sa main-d’œuvre flexible de 50% entre juin 2010 et juin 2011 (Titrait la Fédération Internationale des Organisations des Travailleurs de la Métallurgie – FIOM)
Dans cet article, Caterpillar annonçait que la croissance de la demande et les investissements effectués jusqu’en juin 2011 avaient entraîné une augmentation de ses effectifs au niveau mondial de plus de 27.000 personnes depuis le début de 2010. Environ un tiers aux Etats-Unis et deux-tiers en dehors des USA. Rappelons que la crise de 2009 avait conduit Caterpillar a licencié plus de 20.000 salariés.
Le recours au travail précaire comme logique de gestion d’entreprise !
Caterpillar France. Si la croissance est également à la hausse sur cette même période, la politique de l’emploi menée par CFSAS sur le sujet est identique à celle du groupe et se traduit par une augmentation massive de personnel sous contrat à durée déterminé (CDD) et de mission d’intérim, renforçant la flexibilité et la précarité. Ce qui n’est pas sans conséquence pour l’avenir.
L’argumentation derrière laquelle se retranche la direction (on ne veut pas revivre de plan de licenciement) pour se dégager de son rôle social lui permet de rassurer la catégorie CDI de l’entreprise en développant la précarisation du travail. Cette vision du futur, n’est pas unique à CFSAS, c’est un mode de management ultra-flexible distillé dans toutes les entités CAT.
La main d’œuvre précaire (CDD/Intérim) dans l’entreprise compte à ce jour 417 salariés, soit 24,6% du personnel de CFSAS. Dans la seule catégorie ouvrier, le taux de précarité passe à 45,2% soit près de la moitié du personnel (379 précaires pour 839 CDI) C’est donc presque un ouvrier sur deux qui se retrouvent en situation de précarité, du jamais vu !
Une stratégie élaborée dès la crise de 2009 !
C’est en effet, le 05 octobre 2009, suite à la suppression de 600 postes et aux licenciements secs de 420 de nos collègues, que la direction a proposé un accord dit flexible pour « sauver » 133 emplois.
Soutenu à l’époque par 40% des salariés présents dans l’entreprise qui dénonçaient le jeu de dupe consistant a troquer 133 emplois contre une flexibilité accrue, nous ne sommes pas parvenus à infléchir la position de la Direction. Et pourtant, avec le recul, les salariés qui ont refusé ce chantage avaient raison !
Deux ans plus tard, que reste t-il de cet accord ?
La direction de l’entreprise, tout comme le groupe Cat Inc. en général, a pu pleinement profiter de l’effet d’aubaine de la crise financière de 2009 car les licenciements et le chômage partiel ont, dans un premier temps permis à l’entreprise comme au groupe de dégager les bénéfices promis aux actionnaires (le coût du PSE a d’ailleurs été absorbé en quelques mois).
Dans un second temps, le chantage exercé a également permis d’accroître la productivité par une flexibilité accrue du travail (perte de jour de RTT individuelle, heures sup et samedis collectifs imposés, changement de poste, pression de la hiérarchie, licenciements,…) et par une déflation de la rémunération (perte de l’intégration des primes de soir et de nuit, faible augmentation annuelle, perte de l’intéressement au profit d’un STIP au rabais) parallèlement à la hausse du coût de la vie.
Ce contrat de flexibilité, est finalement devenu l’outil de gestion privilégié de la hiérarchie, en permettant, contre l’avis des salariés, de faire la pluie et le beau temps sur les conditions de travail (pas de travail vous restez chez vous, du boulot, vous venez travailler le week-end). Les salariés font donc désormais les frais de cet odieux accord pour le moindre prétexte.
133 emplois sauvés, qu’en est-il vraiment ?
La direction de l’époque s’était engagé à maintenir le niveau d’emploi à 1947 CDI or on s’aperçoit, deux ans plus tard, que celle-ci n’a pas tenu parole malgré la signature de cet avenant à l’accord des 35 heures.
Les chiffres parlent évidemment d’eux même puisqu’à l’époque nous étions 2547 salariés à contrat indéterminé et que nous ne sommes plus que 1842, ce qui représente 705 emplois de moins (suite aux départs en retraite, aux démissions ou aux licenciements non économiques). Sur les 133 emplois prétendument sauvés, il n’en reste plus que 28.
En ne respectant pas ses engagements, la direction gagne donc sur les deux tableaux : la flexibilité et l’application totale de son plan de licenciement originel de suppression de 733 postes.
Notes : Les effectifs citées font état de l’arrêté au 31.08.11. CDI 2010vs2011 correspond à la perte d’emploi CDI entre le 30.04.10 et le 31.08.11.
La CGT dénonce la politique du groupe et de CFSAS visant à précariser le monde du travail, nous demandons que la direction requalifie immédiatement 105 salariés précaires en contrat CDI afin de compenser l’hémorragie de personnel CDI qui prévaut depuis deux ans, ainsi que la mise en place d’une vraie politique de recrutement et d’embauche pour 2012 et 2013 en visant l’objectif de transformation des CDD/Intérim en CDI.